lundi 8 août 2011

Equivalence



L'idée d'équivalence trotte dans ma tête depuis le printemps. Elle a surgi au cours d'un stage de 6 jours de sociocratie où j'ai pu la vivre du côté de « l 'apprenant » avec un couple de formateurs pétris de communication non violente et … d'équivalence. Pour moi ce fut si bon ! D'habitude, face à un formateur ou à un supérieur de tout ordre, ma part rebelle s'élève, ne serait-ce qu'un instant, pour vérifier que je conserve mon libre arbitre. Cette fois, rien de tout ça. Personne qui cherche à rentrer de force quelque chose dans mon être contre quoi j'aurais eu envie de m'insurger. Cela m'a renforcée dans l'idée que je pouvais vivre l'équivalence avec les enfants, contrairement à tout ce qu'on me sert ("les enfants ont besoin de se laisser prendre en charge par des adultes, les adultes savent ce qui est bon pour eux, les enfants ont besoin d'autorité,..."). J'avais bien perçu, dans le regard des nouveaux nés, que la sagesse ne se mesurait pas à la taille du corps. J'avais bien senti qu'en me mettant à la hauteur des tout petits je ne m'abaissais pas. J'avais bien ressenti qu'en donnant à leur élan autant de poids qu'au mien, nous étions vivants, joyeux et en harmonie. J'aurais pu me demander qui enseignait l'autre quand je me promenais avec mes filles et que nous observions la nature. Il y a un mois, je venais de recevoir une camera qu'on m'avait donnée et dont je ne connaissais pas le mode d'emploi. Pistache l'a sortie du carton, et en trois minutes elle savait déjà s'en servir. Depuis, elle ne l'a jamais abîmée. Tout cela me confirmait dans l'idée que, si j'avais bien à protéger mes filles de certains dangers dont elles n'avaient pas conscience (les voitures sur la route notamment) et leur expliquer le mode de vie des humains sur la terre, elles avaient mille autre choses à m'apprendre, et nous en avions plus encore à vivre ensemble à égalité. Mais je n'étais pas encore sûre de là façon dont elles pouvaient vivre cela. En étant en position de "petit" face à un savoir et, sans doute pour la première fois de ma vie, regardée néanmoins comme un équivalent, j'ai fait l'expérience de la joie d'apprendre avec tout mon être, sans être perturbée par des émotions de rébellion ou de soumission. C'est un immense cadeau que j'ai reçu au printemps et qui me nourrit encore à l'instant où j'écris.

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