mercredi 19 janvier 2011

Au service de la Vie



Le temps passe, pas le plaisir. Celui que je prends avec mes filles est immense, et je suis touchée autant par leurs espiègleries que par celles des autres enfants que je croise. Leur perception, leur façon de dire et de faire, tout m'interpelle, tout me parle. A leur hauteur, je me sens bien car je me sens vivante. Je ne pense à rien d'extraordinaire en écrivant cela. Je me souviens de Pistache à qui je posais une question sur ce que nous allions faire tout à l'heure et qui me répond : "Maman, là je fais pipi". Je me rappelle myrtille qui s'énerve en essayant d'enfiler ses chaussettes. Elle s'y était reprise à quatre fois, et, puisque je ne la croyais pas capable d'y arriver, je m'apprêtais à proposer mon aide. Je me souviendrai longtemps de la fierté qu'elle a manifestée quand, à la cinquième tentative, la chaussette est passée. Mon aide ne lui aurait rien appris ... et rien ne pressait ce jour là pour que je la contraigne à s'habiller vite. Même chose quand elle a enlevé sa couche pour aller chercher une culotte en hauteur, à un endroit que je croyais inatteignable. Je l'ai vue ranger la couche, prendre la culotte, l'enfiler, et venir me montrer, toute fière, que désormais elle n'était plus un bébé.
Au fond, ce qui m'émerveille chez les enfants, je crois, c'est que tout ce qu'ils font est au service de la vie, au service du vivant. Je ne sais pas par quel mystère nous perdons cette force là en devenant adulte et j'aimerais que mes enfants la gardent pour toujours. A leur contact, j'apprends à retrouver cette énergie là...