jeudi 23 juillet 2009

Pour de faux

Pistache et Myrtille ne sont évidemment pas les prénoms de mes filles. Alors pourquoi ces pseudos ? Parce qu'ainsi, j'avais l'impression de préserver l'intimité de mes fillettes. Et puis cela me permettait aussi de prendre du recul. Et ça, c'est une denrée dont j'ai besoin en illimité en ce moment ...
18 mois pour mettre au monde une pistache et une myrtille, vous me direz que ce n'est pas très productif tout ça. Ben oui, et cela continue. Je passe mes journées à commencer mille choses et à n'en finir que quelques unes, à courir pour éviter les dangers de certaines des explorations de Pistache, et la consoler quand elle chute, à donner des tétées en simple et en double, à calmer les reflux et les maux de ventre de Myrtille, bref, on ne chaume pas et on ne fait rien ... qui soit vraiment visible. Mes résultats quotidiens ne sont guère plus gros qu'une pistache et qu'une myrtille, mais j'espère qu'un jour, j'aurai des filles heureuses, pour de vrai !

vendredi 17 juillet 2009

Au ras des pâquerettes

« je suis toujours assis par terre, à leur hauteur », écrivait Yves Duteil. Moi aussi, pour jouer avec Pistache. Mais pas seulement.. Ce matin, un liquide chaud et or a traversé en trombes la couche de Myrtille pour atterrir sur l’une des rares jupes qui sied à ma silhouette de jeune accouchée. Les selles des bébés allaités sentent bon le fromage blanc au miel mais la persistance de leur jolie couleur dorée sur les vêtements n’a pas beaucoup d’équivalents – peut-être les fruits rouges et d’ailleurs si quelqu’un a une recette antitaches quand on n’a pas le temps de laver dans la seconde je suis preneuse-. Alors que je fonçais vers la salle de bains avec Myrtille sur l’épaule, j’ai failli glisser sur une flaque jaune –pas du tout dorée celle là-. Pistache met encore des couches mais adore enlever leurs scratchs pour faire la douce expérience des fesses nues et jouer avec ce qui peut en sortir. Je venais d’éviter de justesse le traumatisme crânien pour ma fille de 3 semaines. Il s’en est fallu de peu que la "grande" de 18 mois ne goûte à la saucisse marron qu’elle trempait amoureusement dans une seconde flaque jaune. Quand on est mère de famille il faut de bons réflexes, des nerfs solides et une bonne machine à laver ! Je vous laisse imaginer la scène : une fille sur l’épaule gauche, une serpillère dans la main droite, proférant des bruits d’animaux pour faire reculer une petite curieuse de 18 mois qui me regardait avec des yeux ronds comme des billes… Enfin sortie d’affaire je descends tous les dommages collatéraux dans ce qui nous sert de buanderie. Pistache hurle parce que je lui ai enlevé ses « jouets », son terrain d’exploration. Myrtille hurle qu’elle veut téter. Et zut, c’est aujourd’hui que la machine à laver en profite pour tomber en panne …

mercredi 15 juillet 2009

côte de mouche

Pistache est une petite fille de 18 mois dotée d'une curiosité insatiable, d'un enthousiasme débordant, et d'une vitalité .. à la hauteur de laquelle je ne trouve aucun adjectif. Ce tonus là l'a sauvée d'une maladie très grave et tous les jours je remercie le Ciel de l'en avoir parée. Car ce n'est pas à son estomac qu'elle le doit. Je ne sais pas de quoi elle se nourrit, d'un peu de lait et d'eau fraiche, d'amour peut-être aussi, car pour le reste ... une cuisse d'araignée et une côté de mouche suffiraient sans doute à son festin quotidien. On me propose des cadeaux de naissance pour Myrtille .. hum .. Qui pourrait concocter ces mets minuscules ? Et peut-être un peu de lait de hérisson aussi ?

chronique matutinale d'un dimanche matin



11h24, les filles dorment-elles enfin ou encore, j’en ai une de 18 mois collée à mon flanc droit, une de 3 semaines collée à gauche, il paraît que cela ne se fait pas alors comment est-ce possible ? Le jour est levé mais je me suis levée bien plus tôt que lui, et plus d’une fois en sus, alors pas la peine de faire le fier hein !
Il me faut bien une heure pour étancher la soif des filles, changer ces demoiselles, leurs couches –lavables-en jonglant –sans doute de travers- entre les demandes d’attention. Mon mari dort dans une autre chambre, pourtant nous avions commencé la nuit ensemble, là non plus je ne fournirai pas d’explication. Et puis encore une tétée, deux tétées, les seins chauffent comme des pneus aux 24h du Mans. Une des limites du co-allaitement, c’est qu’on n’a plus la place pour tenir un bon bouquin. Alors on savoure les secondes de silence, c’est un peu comme le souffle entre les contractions, le vide entre les objets, le blanc entre les panneaux de couleur. C’est bon quand on peut entendre le vent d’été glisser entre les feuilles des arbres. Mais la vie bruyante et remuante reprend vite toute la place et c’est bon aussi, et on ne peut pas dire que je ne l’ai pas voulue !