samedi 16 janvier 2010

Les pieds dans le fromage



« Pense à mettre un frein à la toute puissance de l’enfant » m’écrit une amie, fort gentille au demeurant, qui ne connaît pas mes filles. Toute puissance ? De quel côté est-elle, la toute puissance ? Qui a le plus de pouvoir sur l’autre ? N’est-ce pas le parent, qui peut décider que ce n’est pas l’heure de manger quand son bébé a faim, qui peut, sans prévenir, le soustraire à son activité pour l’emporter n’importe où, qui peut décider que son bébé « pleure pour rien » (est-ce possible, vraiment ??) et le laisser seul à son chagrin ? Et je passe tous les sujets de maltraitance « reconnus » … Je n’ai jamais encore rencontré de démonstration de toute puissance chez mes filles. 
Quand je demande un exemple pour comprendre cette formule rhétorique, on m’explique que les enfants nous testent pour nous en faire voir de toutes les couleurs. Là non plus, je ne connais pas. Par encore ? Peut-être, nous verrons ce que l’avenir nous réserve. Lundi, Pistache a passé deux heures à la halte garderie. Au retour, elle fait une chose étrange. Elle me demande du fromage, en mange la moitié, pose délicatement l’autre moitié par terre, met son pied au dessus –en se gardant bien de le poser vraiment sur le fromage- et me regarde. Elle me teste ? hum … Il me vient cette question que je lui pose « quelqu’un t’a marché sur le pied tout à l’heure, on t’a bousculée ? » Elle m’adresse un regard approbateur, ramasse le morceau de fromage et me le tend. Non, je ne crois pas que ma fille m’ait testée. Je crois seulement qu’en l’absence de mots, elle a mimé l’expérience qui l’avait contrariée.


image dont forget melanie http://www.dontforgetmelanie.com , petits chaussons pour tous


7 commentaires:

  1. Et elle n'a pas mangé le morceau de fromage posé à terre : comme quoi elle a déjà des notions assez solides d'hygiène.
    Un enfant pleure toujours pour quelque chose selon moi, même si je ne suis pas pédopsy, mais "que" maman.
    Pistache enrichira ton vocabulaire un jour et elle n'aura plus besoin de mimer. Même que quand elle jacassera à n'en plus finir, tu te souviendras avec nostalgie du temps lointain où elle ne parlait pas ;-)

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  2. oui Marie, tout d'accord avec toi ! j espère que Nathan va mieux et que nous pourrons nous voir en février. tendresse,

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  3. :-)

    Bien sûr qu'un enfant ne pleure jamais pour rien...

    Maintenant, à savoir si ses pleurs ont besoin d'être consolés....

    Les filles sont sûrement encore un peu jeunes pour en être là.. mais il y a certains pleurs qui ont vocation d'évacuer les tensions... et que l'enfant veut aborder seul...

    On les reconnait bien... et on attend patiemment la fin, pour retrouver une petite fille apaisée qui revient vers nosu quand elle se sent prête, souriante, qui s'endormira peu après en général.

    Et il y en a d'autres des pleurs qui sont là pour amadouer, faire plier... je ne dis pas qu'ils sont pour rien.. je dis juste qu'ils sont pour demander quelquechose que moi , adulte éduquant, n'est pas prête à accorder.

    Avec le langage, on peut communiquer de façon plus efficace.. et les pleurs prennent une autre dimension. Ce n'est plus tant de la frustration de communication.

    Bref.. on pourrait en parler longtemps...

    Alors, oui, je laisse rarement ma fille pleurer. J'essaie toujours de savoir pourquoi. Mais la connaissance de l'explication ne veut pas dire que j'y puisse quelquechose (même un câlin, car parfois ce n'est pas ce qu'elle souhaite), ou que je veuille y faire quelque chose (parfois, le pleur est un moyen de communication.... qu'il vaut mieux échanger contre un autre... et ne pas être consolante, alors que les explications ont été claires et répétées, est le moyen d'aider l'enfant à passer à un autre mode de communication... étrangement, il y arrive très bien!!!! Si bien qu'on se demande pourquoi il paraissait si inconsolable avant... non, non... ne répondez pas à la question!!!).

    Mais bon.. y'a pas que les pleurs dans la vie. Y'a la bouderie aussi :-) mdr!

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  4. oui oui, les pleurs pour décharger ses tensions, comme la saine colère, je crois bien que ça existe ! A leur âge je crois que mes looupiottes ont plutôt besoin de les vivre dans nos bras, mais ça changera peut être ! Tiens ça me fait penser à un bouquin d Aletha Solter que je viens de lire, où elle met très très en avant le pouvoir libérateur des pleurs. Elle dit aussi que ce qui rend les enfants calmes après une puniton, ce n est pas la punition -qui est qq chose d affreux dit elle- mais le fait qu ils aient pleuré et donc libéré les pleurs. A la lire un petit devrait pleurer beaucoup chaque jour. Je ne sais pas. J ai été étonnée par ailleurs par son discours sur l allaitement qui serait procurerait un plaisir sexuel à la mère, chose que je n ai JAMAIS vécu en plus de 2 ans d allaitement. Alors que penser du reste ? Ecouter notre coeur, sans doute, encore et toujours le seul point de repère ?

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  5. Comme tu as raison. Quand on s'est éparpillé dans tous les sens, cherché dans à peu près toutes les directions, on en revient finalement à ce qu'il y a de plus primaire : notre instinct et notre coeur

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  6. Cet instint, ce magnifique instinct maternel...Quelque chose d'inexplicable que nous ressentons déjà à quelques semaines de grossesse, non ? je pense très fort à vous et vous envoie d'énormes bisous de Savoie (tout doux mais froids) !!!

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  7. oui déjà .. il suffit d un tout petit .. et tout change

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